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Je vais vous présenter l'histoire d'une flying machine, une parmi tant d'autres, construite par un illustre inconnu. Nous sommes au XIXe siècle, depuis toujours l'homme rêve de voler. Des concours régionaux promettent de rondelettes sommes à celui qui parviendra à parcourir une distance en s'élevant du sol. Des milliers de machines toutes plus loufoques les unes que les autres, ont été construites dans l'ombre des ateliers, quelques unes ont abouti, mais toutes restaient clouées au sol. Il faudra attendre la fin du XIXe siècle pour conquérir le ciel.
En 1864, Honoré Dartiguenave crée son entreprise et travaille comme artiste ferronier dans le bas faubourg de la ville de Béziers. Cet artiste aime dessiner et griffone des plans d'engins volants en s'inspirant de la géométrie des oiseaux. Il est fasciné par les nuages, depuis l'enfance son rêve le plus cher est de voler... A cette époque, l'homme n'a pas encore volé, tout reste à découvrir. Honoré est un rêveur et n'a aucune notion scientifique, il passe même auprès de ses proches pour un original. Il entreprit alors un projet fou, la construction d'un aéronef capable de transporter des passagers. En 1874, âgé de 40 ans, Honoré imagine un énorme aéronef, catapulté par un gros caoutchouc. L'engin muni d'une grosse vrille à l'avant se visserait dans les nuages et pourrait ainsi naviguer au gré des vents. Honoré imagine déjà transporter la haute bourgeoisie viticole de Béziers, pour des ballades le long du littoral, de Valras à Agde. La Vis à Nuage était née. Honoré avait longuement observé les gabians qui volaient les jours de tramontane, le long de la falaise de la place de la cathédrale St Nazaire à Béziers. Pour lui c'était le lieu idéal pour faire décoller sa machine. Un moteur à vapeur actionnait la vrille, mais point d'helice motrice, l'engin n'était fait que pour planer. Les commandes de vol, déflecteur d'altitude et de cap sont également actionnés par le moteur à vapeur. La construction ne durera que 1 an! Honoré délaisse complètement son entreprise et pert toute sa clientèle. En 1875 la Vis à Nuage est terminée, toutes ses économies y sont passées.
07 Mars 1875, jour de l'inauguration, la foule s'active sur le parvis de la cathédrale. La vis à Nuage domine le vide, le caoutchouc planté 200m plus bas sur les rives de l'Orb est tendu au maximum. La chaudière monte en degré et rougit. Honoré veut essayer la vrille devant un public ébahi. Celle-ci est enclenchée et là le drame se produit. La spirale de cuivre se désolidarise de son axe, d'énormes vibrations pulvérisent toute la partie avant de la Vis à Nuage, le feu se propage sur les boiseries, heureusement les pompiers l'éteignent rapidement. Toute la structure metallique est déformée, Honoré n'eu pas le courage, ni les moyens de continuer le projet. La vis à nuage n'a donc jamais volé, l'engin fut démonté pour récupérer les matériaux, l'acier revendu au poids et le bois n'ayant pas brûlé vendu aux tonneliers. La maquette est construite en m'inspirant de rares lithographies d'époque, photos et du 3 vues conservés dans les archives du Musée du Biterrois.
Vidéo de La Vis à Nuage
Les moyeux sont cerclés d'anneaux découpés dans du tube acier. Les jantes et rais sont découpés dans du red cedar. Des perçages à 3.2mm recevront les tourillons d'assemblage de 3mm
Le bandage est découpé dans de la tôle d'acier de 0.6mm. Une bande correspondant à la longueur de la circonférence est mesurée à froid, puis passée au four à 250°, la dilatation est de 2mm. Le cerclage pourra donc se rétracter d'environ 0.6mm de diamètre. Une rainure d'un diamètre inférieur de 0.6mm aux roues est fraisée dans une CTP de 15. Le cerclage est ajusté dans la rainure, entures faites à la lime aux extrémités, puis brasé à l'argent. La précision est de rigueur, à froid le cerclage ne passe donc pas autour de la roue. Le bandage est passé 10mn au four, là il faut aller vite, on le sort et miracle il passe pile autour de la roue. En refroidissant il comprime fortement toute la roue. l'ensemble semble extrêmement solide, on verra si cela tient aux atterrissages, il faudra de toute façon mettre une bonne suspension.
Passons maintenant au "nez" du planeur. Celui-ci est formé dans de la tôle d'acier de 0.6mm. Le bombé se fait facilement par étirement du métal en s'aidant d'une forme creusé dans du bois.
Les bords sont moins évidents à former, le dévellopé étant plus long il faut "tasser" le métal (le retreint) en donnant les coups de marteau vers l'intérieur.
Une Vis a Nuage® (brevet déposé en 1863) est actionnée par un moteur à vapeur. Le principe est de s'accrocher avec cette vis dans le nuage et de voyager de cumulus en cumulus. 7 disques en cuivre sont brasés à l'argent entre eux. Ils sont mis en forme au fur et à mesure sur l'arbre en tube laiton de 5mm.
Des ornements en laiton seront brasés sur la cheminée. Ils sont découpés à l'acide, c'est une première expérience. Le motif en vinyl autocollant est découpé à la CraftRobo.
La plaque est plongée dans un mélange de 3 parts d'eau + 1 part d'acide chlorhydrique + 1/2 part d'eau oxygénée. Ce sont des produits que l'on trouve facilement dans les magasins de bricolage. L'oxydation ronge le métal en épargnant les zones protégées par le vinyl. Il faut environ 2h pour dissoudre du laiton de 0.2mm. A sa sortie la plaque est rincée à l'eau et plongée dans de la soude pour bien neutraliser l'action de l'acide. Essais avec le motif vinyl collé sur les 2 faces. Sur le 1er les motifs n'étaient pas parfaitement face à face, résultat: un petit chanfrein décalé sur le chant du laiton. Le 2eme est mieux, mais je n'ai pas osé le laisser assez longtemps, résultat: le chant manque de netteté. Le 3eme, motif que d'un côté et masquage complet de l'autre, meilleur résultat.
La cheminée en tôle d'acier de 0.6mm, roulée sur un gabarit fait avec 2 rondelles de CTP. Le joint est brasé à l'argent. Les faces arrières des ornements en laiton sont étamées à l'étain. Ils sont appliqués sur la cheminée avec une bonne couche de pâte Hampton. En chauffant doucement l'acier au chalumeau, l'étain des ornements fusionne. Il a fallut faire des étapes en protégeant avec de la pâte anti-chaleur afin de ne pas défaire les parties déjà brasées. L'acier est bruni au Klever, un coup de laine d'acier 000 est passé sur l'ensemble.
Pour des détails plus fins, la découpe vinyl à la CraftRobo trouve ses limites. Une autre méthode consiste à imprimer le motif sur du papier publicitaire glacé, avec une imprimante laser. Penser à mettre le motif en miroir. Si l'on veut que le motif soit en relief ou en creux, il suffit de modifier le fichier avec la fonction "négatif". Imprimer avec l'option "optimale" pour avoir plus de toner et un
noir profond. Les bords manquent un peu de netteté... D'autres ornements pour l'embase de cheminée et le pourtour du nez. La base de la cheminée est en tôle d'acier de 0.6mm. Un léger sablage avant de braser à l'étain les ornements, puis brunissage.
La vis doit tourner doucement pour s'accrocher dans le nuage sans le déchirer.
Structure du couple: 42 pièces en fer puddlé provenant des forges et usines de Pompey Fould-Dupont. Les autres couples devraient être construits sur le même principe.
Le couple 2 supporte le crochet de catapultage et remorquage. C'est une tôle de 0.6 pliée autour d'une CAP de 3mm puis découpée en forme. Un point de brasure argent réunit les 2 parties du pliage. Une CAP de 1.5mm coulisse dans le pliage et verrouille le crochet de remorquage. Le servo est peint à la Humbrol cuivre.
Les 4 couples sont réunis par un tube fait en CTP de 0.4mm dans lequel seront logés, batterie, régulateur tension, récepteur...
Vue d'ensemble avec la Vis a Nuage® et la cheminée, on commence à deviner la forme de l'engin.
La chaudière est faite en ctp de 0.4mm sur 2 couples, ce cylindre s'insère dans le tube du fuselage et se verrouille par un quart de tour.
Couple C5 terminé, assemblage C6. Les fourreaux sont brasés à l'argent, tube laiton 10x11mm, boites des fourreaux en CTP.
Transport fluvial des cadres C5 à C12 en provenance des forges et usines de Pompey Fould-Dupont. Un périble empruntant le canal des Vosges, la Saône, le Rhône, le canal du Rhône à Sète, puis le canal du Midi pour arriver au port de Béziers.
Livraison de la partie arrière en fer puddlé. Cette pièce supportera les axes des déflecteurs de trajectoire, montés sur des roulements à billes.
La roue de queue est installée, même principe de fabrication que les roues principales, mais avec seulement 6 rais.
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